Description du projet

L’œuvre PROTOS | ΠΡΩΤΟΣ est inspirée par la suite des Nombres Premiers et s’inscrit comme une ligne sans fin dans le paysage, qu’il soit urbain ou naturel. Elle s’adapte, progresse et se renouvelle à chacune de ses étapes géographiques, elle intègre et révèle ainsi les spécificités architecturales ou paysagères des territoires parcourus.
Du grec πρώτος { protos } qui signifie premier, ces nombres sont marqués par la continuité et par la succession dans le temps d’une suite sans fin, celle du Nombre Premier*.
Depuis l’antiquité grecque et latine, le langage mathématique est associé à l’harmonie, à la pensée rationnelle, à la création de la civilisation même. Depuis les Pythagoriciens où « toute chose est nombre » à Galilée d’après qui « …le livre de la nature est écrit en langue mathématique… », il existe un lien direct entre appréhension de la nature et de création humaine.
De l’époque moderne à l’époque contemporaine, l’omniprésence du langage mathématique, comme outil de découverte et d’invention, de communication et d’échange mais aussi de pouvoir et de domination, intronise le Nombre comme élément indispensable pour individus et sociétés.
Dans cette inscription systématique, les nombres perdent leur valeur arithmétique et acquièrent une dimension abstraite, irrationnelle.
L’œuvre a vu le jour dans Cyclades, au sommet de la crise grecque.
Faisant allusion à l’omniprésence des nombres dans les médias du pays, elle continue à trouver son sens dans   la saturation de l’espace public dans toute l’Europe par les discours économiques, par les normes quantitatives, par les algorithmes et autres outils de gouvernance et de l’allégeance dans l’ère du tout numérique.